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L'impulsion d'une traversée (2ème partie)

  • Photo du rédacteur: Christophe Dain
    Christophe Dain
  • 31 oct. 2023
  • 13 min de lecture

2/ Les 100 Miles du Sud de la France



07/10/2016


JOUR J !


Troisième jour depuis notre arrivée. Lever six heures quarante-cinq. Rangement du studio, derniers préparatifs et en route vers le site du départ. Déjà plusieurs coureurs sont sur place, l’ambiance est bizarre. Les visages sont fermés, vérification des sacs, huile sur les jambes, consommation de fruits secs, de barres glucidiques ou protéinées, de boissons avant l’effort, … chacun est dans sa bulle. Un passage obligé aux toilettes et en route vers le briefing. L’organisateur nous présente le parcours avec beaucoup de passages techniques. Il nous explique le balisage, il nous informe sur les points de ravitaillements et leur contenu, il nous indique les barrières horaires et enfin, il nous donne les consignes de sécurité. Tous les coureurs, même les premiers arriveront le lendemain. Et oui, nous passerons une nuit complète dehors. Je n'ai pas peur, je me suis entraîné plusieurs heures au milieu de la nuit. Chacun écoute, les regards se croisent, quelques sourires. Fin du temps de discussion sous les applaudissements et tout le monde sort du bâtiment d’accueil. Le groupe de participants se rend ensuite devant l'arche de départ. Interview du speaker, photos, dernières embrassades avec les familles. Enfin, nous sommes conviés à nous faire enregistrer via la puce sur notre dossard. L’émotion monte, les paysages sont magnifiques, l’endroit est magique, le soleil est de la partie. Des jeunes athlètes de l’école de sport sont à nos côtés, ils vont faire quelques uns des premiers kilomètres avec nous, sympa ! J’observe les coureurs, on voit en eux une certaine expérience de ce genre d’épreuve. Derniers instants avec mon amie que je ne reverrai pas avant plusieurs heures peut-être…


Dix heures, départ donné, c’est bizarre de se dire qu’on s’en va pour cent soixante-sept kilomètres. Je pars tranquille, la gestion est de mise. La première partie sur environ onze kilomètres est roulante, j'augmente l'allure progressivement en fonction de mes sensations. Nous traversons une forêt. Après trois kilomètres, un groupe de spectateurs nous encourage. Ma compagne est là, échanges de regards, sourires, une belle énergie. Nous continuons sur de larges pistes jusqu'à la citadelle de Mont Louis où loge une partie de l’armée française. Je dépasse quelques concurrents sans forcer l’allure, il reste encore pas mal de chemin. Nous traversons le petit village de la Cabanasse pour ensuite nous rendre dans celui de Planès, deuxième point de contrôle et premier ravitaillement. Mon amie est à nouveau présente, je profite un instant de sa compagnie car nous ne nous reverrons pas avant vingt-cinq kilomètres (routes peu praticables en voiture). J'avale un morceau de quatre quarts et une pâte de fruits. C'est parti pour la première difficulté.

Une côte au milieu d'une forêt de pins, une descente et un passage par-dessus un ruisseau, quel beau terrain de jeu ! Nous remontons ensuite en passant devant un troupeau pour un gros dénivelé en single (chemin étroit dont la largeur ne permet que le passage d’une personne à la fois). Ce n'est pas facile mais je prends mon temps, il est nécessaire d'être économe dans l'effort. Un replat et quelques lacets bien raides nous amènent au Col Mitja (2300m). L'air en altitude est pur mais le système respiratoire a souvent besoin de s'adapter. Un léger mal de tête se fait sentir. Après vingt-six kilomètres, me voici dans une descente technique, beaucoup de pierres sur les singles. Au bout de la pente, une piste plus large et un ravito en boissons. La tête tourne, je ne suis pas au top, je prends mon temps pour boire et manger un peu de pâte d'amande. Je repars doucement et ma foulée retrouve de la cadence. Le chemin est étroit sur quelques kilomètres avant de remonter sur le Col del Pal (2294m), voisin de Mitja. Nous rentrons dans la réserve naturelle du Mantet. Les espaces sont fabuleusement grands et le parcours très technique.


Il est souhaitable de garder les yeux sur le sol plutôt que d'admirer le paysage. Cette partie de la course est pour moi un moment de relâchement, j'avance rapidement. J'arrive au village de Mantet, Ma compagne est là, je suis heureux de la retrouver. On m'annonce en seizième position, étonnant! Il y a plein de choses à manger. Une soupe aux vermicelles sera la bienvenue. Je fais comme je peux pour l'avaler sans cuillère, des pâtes recouvrent une partie de mon visage. Cela amuse un photographe qui immortalise l’instant à de nombreuses reprises. Je suis satisfait de cette pause. La prochaine étape devrait être un peu plus souple.


Nous sortons du village où une petite côte assez raide nous attend. Mon amie fait quelques mètres avec moi. Nous discutons avec un gars sur la difficulté du parcours et la potentielle performance en fonction de nos classements actuels. Secrètement, je me dis que ce n'est pas très important. Ma compagne ne suit pas notre rythme et un peu plus haut, je lui fais un signe avant de basculer dans un enchaînement de descentes sur chemins et sur route. Bientôt, je déambule avec ma douce solitude et je traverse le petit village de Py. Je me retrouve à suivre le gars avec qui j'ai discuté un peu avant. Son rythme me convient, nous avançons bien. A un moment, il fait un arrêt pipi et je continue. Je dépasse un autre coureur, me voici une nouvelle fois seul et ce sera ainsi jusqu'au village de Vernet les bains. Pendant cette portion, je me ramasse une belle gamelle, le ventre sur une branche avec un bras et une jambe dans le vide. Quelques longues secondes ont été nécessaires pour reprendre mes esprits et me relever. Après inspection générale du corps, je m'en sors avec une simple plaie sur le ventre mais rien de méchant, ouf. J'arrive à Vernet, ma compagne m'attend. Les cuisses commencent à exprimer de la douleur. Cinquante-et-un kilomètres parcourus, il reste encore du job. Massage des jambes, soupe aux pâtes, sandwich au jambon et tarte, et les bons petits soins de mon amie. Je change de tenue pour anticiper la tombée de la nuit. Après quarante minutes, je décide de repartir. Une caresse aux chiens (Ma chienne Shorty ayant été plusieurs fois malade l'année passée, je veux lui offrir un passage ensemble sur la ligne d'arrivée de cette grande course) et j'embrasse ma compagne. Nous ne nous reverrons pas avant la deuxième base de vie (quarante kilomètres plus loin, les ravitos intermédiaires étant difficilement accessibles en voiture).


Commence alors une des plus grosses montées du parcours. Dix kilomètres pour mille cinq cent mètres de dénivelés positifs annoncés. Aïe. La montée débute dans le village, ce qui permet aux habitants de nous encourager chaleureusement. Ensuite, le chemin est une sorte de piste très raide et pour le plaisir, il s’enchaîne avec des singles (chemins très étroits dans lesquels passe une personne à la fois) parsemés de "cailloux". Les cuisses vont adorer. La fatigue m’envahit. Je décide alors de me munir d'un morceau de branche pour m'aider. Il m'est bien utile et avant que la nuit ne tombe, je décide d'en trouver un deuxième. Il me faut un moment car je dois veiller à ce qu'ils soient aussi solide l’un que l’autre et de même taille. Je finis par obtenir ce que je cherche et me voici équipé de bâtons cent pour cent naturels et vraiment rustiques pour le coup. Mes deux nouveaux copains que je nommerais Sam et Paul (ne me demandez pas pourquoi, ça sonnait bien sans doute) sont une aide précieuse. La nuit tombe, il est temps d’allumer la frontale. La montée est bien encaissée. Dans le road book, il est inscrit qu'on apercevrait peut-être la mer au loin sur le col des Voltes (2100m) mais, en pleine nuit c'est peu probable, je n'ai pas encore la vision nocturne longue distance. Ensuite, on enchaîne avec un peu de "plat" et très vite, une alternance de montées et de descentes. Il fait bien noir mais pas froid, le seul mot que j'ai en tête est alors "avancer". Une belle côte, une descente plus légère et nous arrivons à Batère, soixante dix-neuf kilomètres. C’est la fin de soirée de la première journée de course. Mes cuisses sont de plus en plus douloureuses. Je profite du ravitaillement pour avaler un bol de soupe aux vermicelles. J'entends que je suis dans le top trente, je prends l'info mais j'y suis indifférent.


08/10/2016


Minuit passe, début du deuxième jour, quinze heures de course. Je repars tout doucement, les jambes sont raides. Un peu plus de dix kilomètres avant la base de vie, tout en descente. Je prends sur moi, oubliant le mal, je me mets alors l'objectif de dépasser les cent kilomètres avant le lever du jour. J'arrive à l'entrée de la ville d'Arles sur Tech. Les organisateurs se sont amusés à nous faire un genre de jeu de piste pour atteindre la base de vie. Je cours toujours, une lumière au loin, j'y suis. Je ne suis pas au mieux, un bénévole m'accompagne jusqu'à une chaise, je m'affale dessus. Mon amie, toujours à mes petits soins, m'apporte des rechanges, encore une soupe avec des pâtes, une banane et quelques gâteaux. Je prends mon temps, quelques coureurs vont dormir, je choisis de ne pas le faire. Nous sommes alors trente-deux concurrents des 100 Miles à être arrivés. Après trente minutes, je décide de repartir. Ma compagne va se coucher dans la voiture et moi, je m'enfonce dans l'obscurité. L'instant n'est pas plaisant, les jambes sont raides, j'ai froid.


Quelques minutes sont nécessaires pour me remettre en route, les jambes répondent à nouveau. Une montée se présente, le profil semble encore une fois difficile. Mes bâtons sont devenus mes alliés, je ne les quitterai plus. Je suis seul avec pour unique compagnon le bruit de bâtons de trail en contact avec le sol. Je situe ce son bien spécifique plus bas derrière moi. Bizarre cette sensation d’être suivi sans avoir de vue sur son poursuivant. Une fois en haut, je pense pouvoir me reposer avec un passage en descente mais ce n'est pas le cas, les cuisses se plaignent. Je me fais dépasser plusieurs fois, je double beaucoup moins, une alternance de pics de forme et de coups de "moins bien" des uns et des autres. Je me retrouve alors avec le gars avec qui j'avais discuté et que j'avais suivi entre le trente-septième et le cinquante-et-unième kilomètre. Nous arrivons à un ravitaillement, nous mangeons pour reprendre de l’énergie et nous abordons la côte suivante ensemble. Dans l'obscurité, elle est interminable. Nous voyons un réflexible, arrivés à sa hauteur, nous en apercevons un autre et ce sera ainsi pendant longtemps, très longtemps… Le maître mot est "patience". Presque deux heures d’effort pour atteindre le sommet.


Ensuite, un chemin à flan de montagne parsemé de gros rochers nous demande la plus grande vigilance surtout après la nuit blanche passée. L’obscurité laisse place au timide lever du jour. La rosée du matin enveloppe les pierres, nous devons rester très concentrés pour ne pas glisser. Après cent six kilomètres (pari gagné pour moi qui voulais passer les cent bornes avant le lever du jour), nous croisons des gendarmes assis autour d'un feu. Ils nous offrent de l’eau pour nos bidons et nos camelbak (sacs hydratation) et ils nous encouragent. Nous sommes au Col du Puits de la Neige (1239m) près de la frontière espagnole. Les prochaines étapes sont une descente interminable de quatre kilomètres, un plateau et encore une descente moins longue que la précédente mais bien plus technique. Les cuisses font mal, nous faisons plus de la marche rapide que de la course.


Nous arrivons à hauteur d’un coureur en difficulté, il dit souffrir de plusieurs tendinites. Ce dernier nous charge d'annoncer son abandon au prochain point de contrôle. Nous nous assurons que sa santé ne soit pas en danger et nous nous remettons à trottiner en tenant la cadence jusqu'au village de las Illas. Nous effectuons notre mission en prévenant les bénévoles et la famille du coureur diminué. Nous nous posons en mangeant sandwichs et gâteaux. Mon amie est là, elle me pose des bandes de maintien sur les cuisses. On tente, on verra bien.


Redémarrage à la sortie du village, c'est dur. Nous marchons pendant un long moment. Pas de difficultés particulières à part des muscles toujours plus douloureux (les bandes de maintien ne font pas effet pour le moment). Nous nous faisons dépasser plusieurs fois et ce n'est pas très motivant. Bon ok, il y a beaucoup de concurrents des autres courses moins longues en distance mais nous reconnaissons quand même les dossards d’une petite dizaine de participants des 100 Miles.


Mon compagnon de « voyage » désire trottiner "pour voir". Je lui dis qu'il peut y aller, il ne faut pas qu'il s'en fasse pour moi. Je le regarde s'éloigner doucement et à ce moment-là, je me dis que je peux le faire. Je repars en marche très rapide. Au fur et à mesure, je trottine. J'ai très mal mais je continue. La foulée se régularise, je cours. Je suis heureux. Je ne m'arrête plus et dans les petites côtes, je cours toujours. Je gagne même quelques places. Je tiens le rythme jusqu'à la troisième base de vie. Grosse surprise, j'arrive avant mon compagnon de « galère ». Impensable, je ne l'ai pas doublé. J'apprendrai plus tard qu'il n'a pas pris le même chemin dans le fort de Bellegarde qui surplombe le village du Perthus. La fatigue est intense, cent trente kilomètres sont derrière. Par manque de lucidité, je renverse une bouteille de coca et ma poche à eau. J'accuse le coup. Je mange bien, je me change, mon amie me masse une nouvelle fois les jambes. Malgré les douleurs, nous devons repartir. Il n'est plus question de renoncer (de toute façon je n'en ai jamais eu l'intention) !


Ma compagne nous suit un moment jusqu’au pointage en sortie de village au niveau d’une caserne de sapeurs pompiers et une montée goudronnée se présente. Pour moi, il est maintenant certain que la fin se fera en marchant. Petit calcul, trente-sept kilomètres à une allure moyenne de cinq kilomètres par heure (marche moyennement rapide), cela fait encore un peu plus de sept heures de course. Il est alors treize heures (vingt-sept heures depuis le départ). Une arrivée à la tombée de la nuit est envisageable. De toute façon quoiqu'il arrive, dans ma tête, un mot domine : « avancer ». Ensuite, nous commençons les premières côtes de la chaîne montagneuse des Albères. Je m'obstine à marcher à une cadence soutenue, tantôt derrière mon camarde, tantôt devant. Nous arrivons tranquillement au col de l'Ouillat (959m), les cols sont de moins en moins haut en avançant vers la mer). Ma compagne nous attend, nous sommes bien épuisés. On nous aide à nous asseoir, on nous apporte à manger, je change de T-shirt (je souhaite finir avec celui de mon sponsor comme promis). Nous repartons une nouvelle fois en remettant doucement la mécanique en marche.


Encore une montée goudronnée difficile, il fait froid mais on s'accroche, mon camarade m'attend, nous serons compagnons jusqu’à la fin du périple. Nous évoluons jusqu'au Col suivant, les Trois Hêtres. Des coureurs nous dépassent mais impossible de nous défendre, les jambes acceptent la marche mais pas la course. En haut, la vue est magnifique, nous apercevons enfin la mer et Argelès.

Nous prenons un ravito dans une tente, le vent est glacial. Tous les coureurs s'habillent un peu plus. Prochain objectif, descendre au village Lavall avant la tombée de la nuit. On nous annonce dix kilomètres restants. Nous commençons la descente. Mon camarade se lance. Pour moi, c'est plus compliqué. Les jambes se raidissent, je ne peux pas descendre, même pas de dix centimètres. Je me dis que je ne veux pas être un frein à notre avancée. Mon compagnon m'attend alors je dois trouver une solution. J'ai mes deux bâtons en mains et j'ai alors une idée folle. Je les plante devant moi dans la pente et en m'appuyant sur eux, je lance mes jambes dans le "vide".


La méthode est efficace, je rejoins rapidement mon collègue d’infortune. Tantôt, je m'appuie sur le bâton à droite puis sur celui à gauche, puis sur les deux. Je descends normalement. Je suis content de cette trouvaille, dangereuse mais je n'ai pas le choix. Le haut du corps bosse autant que le bas, je n’ai plus froid. Je retrouve même mes jambes jusqu'à descendre sans Sam et Paul (mes bâtons). A la tombée de la nuit, nous arrivons au village, mon amie nous attend, rassurée de nous voir, il est vingt heures.


Le ravito nous fait une nouvelle fois du bien mais ce qu'on nous dit un peu moins. Il resterait encore dix kilomètres. Comment est-ce possible ? En haut, il restait déjà le même nombre de kilomètres. On nous indique une côte de trois cent mètres de dénivelé positif, une descente et à peu près deux kilomètres jusqu'à l'arrivée. Tant pis, toujours la même devise : "avancer". Et à un moment ça va s'arrêter. Nous laissons ma compagne pour la dernière fois. Quand nous nous reverrons, nous ne nous quitterons plus. On commence l'ascension. Elle s'avère longue, éprouvante et dans une intense obscurité. Nos frontales nous montrent le chemin. Un réflexible nous emmène à un autre et à un autre et ... Bref, à un moment, nous arrivons en haut, ça ne pouvait pas en être autrement. Un panneau annonce six kilomètres d'Argelès, ça sent très bon, encore un peu de patience.


Nous imaginons alors être dans les derniers de la course, vu que nous marchons depuis plusieurs heures. Peu d'importance, maintenant la mission est de finir. La descente s'entame, elle est encore une fois technique mais Sam et Paul sont toujours là, fidèles au poste. Nous arrivons sur une partie plus plate avec de petites montées de rochers "énervantes" (nous croyions qu'il n'y en aurait plus) qui nous conduit à une chapelle pour un dernier ravitaillement, dernier pointage également. On nous annonce alors cinq, six kilomètres. A chaque nouvelle étape, il en reste toujours un peu plus mais on commence à s'habituer. Décidément, c’est une sacrée course au mental! On descend tant bien que mal et je souhaite courir … Pas possible, je dois me résigner. Mon camarade et moi, nous continuons à marcher, nous perdons encore quelques places sur la route. Nous sortons enfin de la montagne et nous arrivons au port d’Argelès avec un passage sur les quais. Nous longeons le bord de mer, pas de bruit. Je vais sur le sable, pas d'arche d'arrivée sur la plage comme prévu ? Est-ce à cause du vent ? Nous marchons encore et finalement, nous apercevons les flammes rouges. Je savoure l'instant. Ma compagne est là avec les deux toutous. Le petit Jack Russel s'avance vers moi, il me fait la fête. Un bisou à ma chérie et ma chienne me rejoint.


Mon compagnon depuis de nombreuses heures finit symboliquement en courant et moi je passe la ligne à vingt-trois heures et vingt minutes avec ma vieille et fidèle amie Shorty. Peut-être le dernier moment de complicité avec elle dans une course longue distance. Je voulais lui offrir ce partage et mon souhait est exaucé. Je suis heureux, je profite de chaque seconde.


L'aventure a été extrême, difficile physiquement et encore plus mentalement. Le parcours technique avec très peu de relances m’a fait acquérir une belle expérience pour la suite de ma carrière sportive. Je n'ai aucun regret. Je suis apaisé d'avoir bouclé ce périple. Mon camarade et moi, nous sommes respectivement soixante-septième et soixante-huitième après cent soixante-huit kilomètres parcourus en trente-sept heures et vingt minutes sur cent cinquante-cinq coureurs qui ont passé la ligne d’arrivée.


Merci à Cindy pour son précieux soutien.

Merci à ma chienne Shorty pour la force mentale.

Merci à Mon camarade d’aventure pour le partage et ses conseils.

Merci à ma famille et à tous les amis qui me suivent.




 
 
 

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